Le traité de Couillet et le monument oublié
Traité de Couillet Le 22 août, les troupes allemandes envahissent Charleroi. Ils incendient plusieurs quartiers de la ville et se servent d’otages comme boucliers humains. 155 immeubles sont détruits et 42 civils tués. Le bourgmestre, Emile Devreux, tente une démarche auprès du général Von Bahrfeldt. Le 23 août, avec l’échevin Emile Buisset et quelques notables, il part à l’état-major allemand installé au château de Parentville. Sous prétexte que des civils auraient tiré sur des soldats, le général impose une indemnité de guerre à Charleroi, sans quoi le feu des canons s’abattrait sur la ville. Le Traité de Couillet est signé. La
population du bassin de Charleroi est condamnée à payer une rançon de dix millions de francs belges et d’importants avantages en nature. Le soir même, avec le concours des banques et de notabilités, la première tranche est payée. Quant aux réquisitions en nature, les communes de l’agglomération s’engagent solidairement pour répondre aux exigences de l’envahisseur.
Monument « Den Kemeraden » Le 22 août 1915, les Allemands inaugurent un imposant monument en pierre, sur les hauteurs de Couillet. A l’époque, l’endroit permettait au monument de dominer la ville en contrebas. Ce monument « Den Kameraden » symbolisait la victoire allemande lors de la campagne de Charleroi et les difficultés que l’armée a rencontrées pour traverser la Sambre. Pour les contemporains, ce monument représentait une insulte à la mémoire des patriotes belges disparus, en raison notamment des nombreuses exactions commises par l’envahisseur. Au sortir de la guerre, la destruction de ce colosse de 200 tonnes de pierres est envisagée. Il sera dynamité le 11 novembre 1920, jour de l’Armistice. Ce monument marqua les esprits à tel point qu’il figure dans le tableau de René Magritte, originaire de Châtelet, « L’Empire des Lumières II ».