Bataille de Gozée
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Disponible sur Google Play et Apple StoreNOMBRE DE KILOMETRES : 4 km ou 10,2km si liaison avec Marbaix-la-Tour
POINT DE DEPART : Monument aux Morts Place des Combattants à 6534 Gozée
Dans la matinée du 23 août, les Allemands s’avancent vers Gozée sortant des bois de la Grattière, d’Aulne et du Prince. Dans la nuit du 23 au 24 août qui suit la bataille, l’église de Gozée se constitue en hôpital provisoire pour accueillir les blessés. Suite aux combats, et souvent avec l’aide des habitants, les corps des soldats français et allemands sont enterrés là où ils sont tombés dans des fosses temporaires, individuelles ou communes.
Bataille du 23 août 1914 – Gozée
Dans la matinée du 23 août, les troupes allemandes s’avancent vers Gozée sortant des bois de la Grattière, d’Aulne et du Prince. Vers midi, le nord du village tombe aux mains de l’ennemi. Les Allemands débouchent de tous côtés. Les Français reçoivent alors l’ordre de se replier pour préparer une remontée à l’assaut. Alors que la bataille fait rage et que le succès semble compromis, les Français reprennent l’offensive. Les obus français provoquent de nombreuses pertes allemandes. Les convois de ravitaillement allemands refluent jusque Marchienne-au-Pont et Marcinelle. Les renforts allemands ne cessent d’arriver. Vers 18 heures, le mouvement d’encerclement des Allemands s’accentue par la ferme de Baudribus et Marbaix-la-Tour. Les Français reculent vers Thuillies. Compte tenu de la supériorité numérique de la IIème armée, le village tombe aux mains des Allemands.
A l’issue d’une messe solennelle en mémoire des soldats, le 10 août 1924, on inaugure le monument aux morts de la Place de Gozée. Il est l’œuvre d’Hector Brognon. En 1964, et en raison de travaux dans l’école, des éléments du monument sont enlevés, et placés dans le cimetière communal actuel.
Les stigmates de la bataille (carrefour de la couronne)
A Gozée-Marbaix-la-Tour, le bilan de la bataille est une hémorragie pour les forces armées en présence. Sur 12.000 soldats allemands et 4.200 soldats français, on identifie 360 Français et 546 Allemands décédés. D’autres sont soignés dans l’église transformée en hôpital provisoire, mais la plupart sont allongés dans une prairie, entre la route de Bomerée et de Beignée.
Au carrefour de la Couronne, Emile Farcy, tenancier de l’Estaminet de la Couronne, est suspecté de renseigner les soldats français. Il est fusillé par les soldats allemands dans la cabine téléphonique de son établissement. Quatre civils sont également tués : Urbain Davelois et Pierre Sabaut au hameau du bois Leratz ; Léopold Tilmant est frappé d’une balle perdue chez lui, route de Thuin ; Gaston Hiernaux est abattu d’une balle sur le seuil de sa porte.
« Au pillage, succéda l’incendie : 36 maisons furent dévorées par les flammes, notamment la maison commune, celle du Bourgmestre (absent), une magnifique ferme appelée « Baudribus », cinq fermes de moyenne importance… le tout d’une valeur de 500.000 frs sans parler du mobilier et des récoltes engrangées. »- Témoignage du curé Guérin
Inhumation – Recensement des morts et construction des cimetières (Chapelle st Marguerite)
Au lendemain des combats, les corps des soldats français et allemands sont enterrés là où ils sont tombés. Parfois avec l’aide des habitants, des fosses temporaires, individuelles ou communes sont créées. Une croix portant le ou les noms des soldats identifiés est posée. Les services allemands établissent une carte situant l’emplacement des tombes numérotées.
L’été 1915, à la demande des Allemands, la commune de Gozée met à disposition un terrain pour y créer un cimetière franco-allemand. Dès novembre, à l’exception de quelques officiers allemands réclamés par leurs familles et renvoyés en Allemagne, les corps des soldats inhumés dans les campagnes sont transférés dans le nouveau cimetière. Inauguré le 23 août 1916, il rassemble 464 soldats et 13 officiers français, et 543 soldats et 28 officiers allemands. En 1922, les corps des soldats français sont exhumés par le service français des sépultures. Les ossements sont replacés dans de nouveaux cercueils, et transportés à Aiseau dans le cimetière militaire de Belle-Motte. Les corps de quatre d’entre eux, réclamés par leurs familles, sont renvoyés en France. En 1929, l’espace devenu libre reçoit les corps de 235 soldats allemands tués aux combats de Lobbes et Nalinnes. Par la suite, les soldats identifiés sont transférés au cimetière militaire de Vladslo, près de Dixmuide entre le 4 septembre et le 4 octobre 1956. Les Allemands non identifiés sont dirigés vers le cimetière militaire de Langemark.
Les réquisitions (campagne de baudribut)
Bon nombre de réquisitions vont rythmer la vie quotidienne de la population civile : avoine et foin nécessaires aux chevaux des troupes allemandes ; laine de mouton ; fils de fer lisses ou barbelés servant de clôtures ; objets en cuivre et étain ; poignées de portes intérieures ; plaques nominatives ; noyers de plus 40cm pour façonner les crosses de fusils ; des chevaux de cultivateurs pour transporter les arbres ; etc.
L’abbé Guérin témoigne : « Rien de spécial à dire au sujet de violences ultérieures si ce n’est que des soldats s’emparaient des chevaux qui leur manquaient pour compléter leur équipage (61 disparurent de la sorte sans bons de réquisitions). De plus, ils s’appropriaient farine, porcs, moutons, bestiaux, pommes de terre, etc. pour leur alimentation sans aucun égard aux protestations des propriétaires. Même ils obligèrent certains cultivateurs à conduire eux-mêmes en France des charrois avec leurs propres chevaux quitte à les renvoyer chez eux sans leur bête ».
Lieux des combats
Les destructions causées par le conflit ont laissé de profondes marques dans le paysage. Lesdégâts matériels sont considérables. Les moissons sont détruites, les jeunes arbres fruitiers ont été abattus pour faciliter les tirs. Les champs de froment et d’avoine sont coupés par de nombreuses ornières tracées par des roues. En certains lieux, des tranchées sont faites pour tireurs à genoux pour se protéger de l’ennemi. Le but étant de s’abriter tout en gardant une grande mobilité. Les champs sont jonchés d’armes brisées, de casques troués de balles, de sacs éventrés, de douilles vides, de vêtements et chaussures souillés de sang.
Les habitants réquisitionnés pour inhumer les corps sont confrontés aux morts, à la mort dans son aspect cru, brutal et stupéfiant : restes des corps mutilés, objets personnels témoins d’une vie, d’une famille. Certains habitants ont gardé une trace de ces vies arrêtées, ou cherché à informer les familles des soldats décédés. Des colis, cartes postales, lettres ont été envoyés, ou parfois même les carnets personnels de soldats recopiés.
Hôpital provisoire
Par la violence des combats infligée aux soldats et civils, la 1ère Guerre Mondiale enregistre un bilan général de plus de 9 millions de morts sur 73 millions de combattants, et environ 20 millions de blessés. Durant les quatre années de conflit, cette hécatombe a nécessité un appel important de médecins, d’infirmières, ainsi que l’organisation de l’espace des soins.
A Gozée, on atteint le chiffre de plus de 3000 tués, blessés et disparus. Dans la nuit du 23 au 24 août qui suit la bataille, l’église est vidée de ses chaises. On y entre de la paille, du foin et des matelas. Le dessus des prie-Dieu sert d’attelles pour les membres fracturés. Des officiers allemands seront inhumés dans le petit cimetière près de l’église. Au nord du village, les blessés sont évacués à la lisière du bois et dans les prairies avoisinant le Café de la Belle Vue où des médecins opèrent. L’ordre est donné à ceux qui peuvent marcher de se rendre dans les hôpitaux de Charleroi et de la région. Les autres sont transportés à l’aide de voitures d’ambulance, de trams et d’une vingtaine d’automobiles mis à disposition par les Carolorégiens. A Thuillies, le tram à vapeur emmène huit voitures vers les hôpitaux de Charleroi.
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Venue
Place des Combattants 6534 Gozée
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