La Promenade héroïque
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Disponible sur Google Play et Apple StorePoint de départ : Monument aux morts, rue de l’église 6540 Lobbes
Nombre de kilomètres : 4,6 kms
Les batailles oubliées de la Sambre
Le 4 août 1914, l’état-major allemand lance plus de 700.000 hommes à l’assaut de la Belgique. La IIème armée allemande, commandée par le Général Karl von Bülow, traverse notre pays en passant par Maubeuge avec pour objectif ultime d’envahir la France et faire tomber Paris. La Vème armée française est commandée par le Général Charles Lanrezac. La rencontre entre ces 2 armées se déroule du 21 au 24 août en de multiples endroits de part et d’autre de la Sambre.
Bataille de Lobbes – 23 août 1914
Les 22 et 23 août 1914, les soldats du 18ème corps français défendent les ponts sur la Sambre. Le 23 août 1914, dès le lever du soleil, les soldats français freinent l’approche de l’armée allemande sur la rive gauche de la Sambre. Dans l’après-midi, la brigade française reflue au sud de Biercée pendant que les allemands s’infiltrent sur la rive droite. Malgré la supériorité numérique allemande, l’armée française inflige de lourdes pertes au camp ennemi. Dans la soirée, le corps de cavalerie du Général Sordet se retire vers le sud. Le village étant incendié, les habitants portent secours aux blessés et inhument les morts.
Les enjeux des ponts
Outre les pertes humaines, la première Guerre Mondiale entraîne une dégradation des secteurs agricole et industriel. Les destructions matérielles sont également considérables et affectent durement les habitations, les usines et autres infrastructures de communication comme les ponts, les routes et les voies ferrées. Face à l’avancée de l’armée allemande, les soldats français exploitent au mieux l’aménagement du territoire. Les ponts, en l’occurrence, sont souvent utilisés comme freins aux passages des allemands.
Lobbes possède quatre ponts. Le samedi 22 août 1914, le lieutenant français Cotinaud reçoit la mission de mettre la rive droite de la Sambre en état de défense. Le Bourgmestre est invité à laisser les rues de la rive gauche éclairées. Les habitants sont prévenus que le pont-levis sera relevé, et que toute personne passée sur la rive droite devra y rester. Le chef de gare est appelé à suspendre la circulation des trains. Les deux ponts métalliques de chemin de fer sont barricadés au moyen de wagons renversés. Les tabliers métalliques sont déboulonnés. Dimanche matin, l’arrivée de l’armée allemande est annoncée. Milieu de journée, sur ordre des généraux, la ligne de défense est reportée sur le plateau. Cette défense a engendré quelques pertes humaines.
Les séquelles humaines
Concernant l’évacuation des blessés, les responsables locaux de la Croix-Rouge font face à des difficultés de gestion. Cette situation exige la collaboration des habitants qui abritent un ou plusieurs blessés. Après la guerre, une belle fraternité se développe entre les Lobbains et les familles de ces blessés généralement originaires du sud-ouest de la France.
Paul Jaquenaud, soldat du 144ème RI français raconte : « Ils nous laissèrent partir sans tirer un coup de fusil. Nous avancions par bonds. Nous n’étions plus qu’à 40 mètres d’eux lorsqu’ils déclenchèrent un feu d’une violence inouïe. Nous fûmes décimés. Je tombai évanoui. Une balle avait traversé ma main et réduit en bouillie mon poignet droit. Je venais d’échapper miraculeusement à la mort. Après quelques minutes, je repris connaissance… Je rejoignis des blessés qui, dans la nuit erraient comme des fantômes… Quelques soldats m’indiquèrent une maison déjà remplie de blessés. Lorsque j’y arrivai, il n’y avait plus de place : au rez-de-chaussée et à l’étage, les blessés étaient allongés côte-à-côte… Vers 2h du matin, j’entendis des cris : les ambulances étaient arrivées. »
Le Bourgmestre de Lobbes, L. Duquesne, confie : « Des chariots de blessés suivaient, sur lesquels étaient étendus de pauvres soldats blêmes et perdant leur sang. J’arrête un major. Je lui dis que nous disposons de 40 lits. Bref, je lui offre nos services de Croix-Rouge. Je le vois soucieux ; il me répond à peine. Me méprenant sur son mutisme, je lui assure que ses blessés seront bien soignés, que nous avons des Sœurs expérimentées, des infirmières diplômées… »
L’équipement des soldats en 1914 – français et allemands
L’uniforme
L’uniforme allemand, de couleur Feldgrau vert de gris, se fond facilement dans le paysage. Davantage coloré avec son pantalon rouge garance, l’uniforme français est plus visible pour l’ennemi. Ces uniformes vont évoluer tout au long de la guerre.
Le fusil
Le Gewehr 98 allemand bénéfice d’un chargement rapide par la culasse (5 cartouches à la fois). Pourtant d’une bonne précision de tir, le lebel 1886 révisé 93 français est assez lent à recharger (cartouche par cartouche).
Le havresac
D’un poids approximatif de 15 kilos, le paquetage allemand contient une toile et des piquets de tente, une couverture, des gamelles, un bidon, des couverts, ainsi que des rations de survie. Pesant le double du paquetage allemand, à savoir près de 30 kilos, le havresac français comprend des vêtements, des chaussures de rechange, un nécessaire de toilette, une toile et des piquets de tente, des rations de survie, etc.
Cimetières et monuments
Pendant l’occupation, le pouvoir allemand construit un cimetière militaire dont il ne reste aujourd’hui que les murs d’enceinte et l’urne décorant le portail d’entrée. Ce cimetière a rassemblé les corps des soldats morts au combat de Lobbes. Auparavant, ils étaient entreposés dans des fosses provisoires.
Le cimetière militaire actuel compte les dépouilles de 226 soldats français. En outre, il est rehaussé par un magnifique monument phare symbolisant le culte voué aux soldats français. Beaucoup de défunts proviennent des régions de Bordeaux, de Paris, de Bretagne ou de Vendée. En parallèle, certaines familles ont érigé des monuments à la mémoire de leurs frères, fils et/ou maris tombés au combat. Le 17 juin 1920, Eugène Thomire fait l’acquisition d’un terrain de 75 mètres carrés auprès de Monsieur Fernand Copée. Tout cela dans l’objectif d’ériger ce monument toujours présent actuellement à la mémoire de son frère mort sur le champ de bataille de Lobbes.
Les voies de communication – le chemin de fer
Dans la vallée de la Haute Sambre, une voie de chemin de fer recoupe de nombreux méandres. En 1914, cette voie livre passage aux express Paris-Cologne. Après la bataille de Lobbes, les trains allemands attendent que l’on dégage les ponts obstrués. Cela se fait avec diligence pour que l’artillerie lourde allemande puisse aller se mettre en place pour le siège de la forteresse de Maubeuge. L’Etat-Major allemand, logeant chez le Bourgmestre de Lobbes, estime l’occupation à deux ou trois jours.
En réalité, le général Fournier, commandant de la forteresse de Maubeuge, se défend avec acharnement pendant deux semaines. Suite à ce contre temps, les trains de renfort allemands sont stoppés à la gare de Lobbes où ils prennent la direction du sud via la gare de Chimay. Partout, le long des voies, l’armée de Guillaume II veille à la conservation des lignes et des ouvrages d’art. Parfois, comme le 30 août, de longs trains de wagons fermés font le trajet inverse avec plus de 50 wagons de blessés ou de prisonniers.
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Venue
rue de l'église 6540 Lobbes
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